Samedi 28 mars à Saint-Jean du Gard
XIèmes Rencontres du film documentaire Luttes & résistances
14h : « Border » 27 minutes,
2004 et « Cargo » 29 minutes, 2001 Laura
Waddington
Border Laura Waddington a passé plusieurs mois dans les champs autour
du camp de la Croix Rouge à Sangatte avec des réfugiés afghans et iraqiens qui
essayaient de traverser le tunnel sous la Manche pour rejoindre l’Angleterre.
Filmé entièrement de nuit avec une petite caméra vidéo, Border est un
témoignage personnel sur le sort des réfugiés et la violence policière qui a
suivi la fermeture du camp.
Cargo voyage lyrique sur la Méditerranée, dépeint en une série de
moments distendus. Combinant le texte d’un journal intime avec des images
picturales, la réalisatrice rejoue un dialogue entre une femme silencieuse et
les hommes oubliés qui travaillent sur le cargo. Nous touchons aux frontières
de la conscience européenne que nous parcourons en nomade; une réflexion sur ce
que signifie être un citoyen sans pays, errer sans destination. De cette façon,
Waddington ouvre une réflexion sur la nature de l’identité et l’existence
humaine
À l'autre bout du monde, au Sud-Ouest de la Chine, sur les contreforts
de l'Himalaya, une ethnie de 30 000 habitants encore peu connue préserve à
travers les âges des traditions et des rites particuliers. Étonnante résistance
du peuple Moso, ce royaume "féminin" isolé au bord du lac Lugu, à 2
700 mètres d'altitude, où nos conceptions occidentales chancellent...Dans cette
enclave coupée du monde, la femme joue un rôle de premier plan. Les mères sont
les piliers de la société, une société matrilinéaire, seule l'ascendance
féminine est prise en compte et où la transmission du nom comme des biens est
féminine. La notion de père est inexistante. Les hommes et les femmes ne vivent
pas en couple. Sans qu'il s'agisse pour autant de "légèreté sexuelle"
et tout en observant strictement le tabou de l'inceste, les liaisons se nouent
et se dénouent sans aucune contrainte sociale. Sans mariage ni infidélité,
cette société exclut si radicalement la possession que la jalousie en devient
honteuse.
17h30 « A peine ombre » 86 minutes, 2012 Nazim Djémaï et Geneviève Carles 86 minutes
La Borde, vaste domaine où Felix Guattari et Gérard Oury ont mis en
chantier dans les années 1950 le courant de la « psychothérapie
institutionnelle ». Une philosophie : contenir sans enfermer, marquer l’espace
de repères pour que les pensionnaires s’y orientent. Ceux qui l’entourent : des
esprits et des corps qui cherchent à négocier avec la maladie. Le regard d’une femme
se baisse, ses mains pendantes semblent désynchronisées, mais finissent par
s’envoler et se réunir. Une autre décortique brillamment la théorie lacanienne
en se voûtant de plus en plus au-dessus de son bureau. Thérapeute ou malade ?
Les attitudes, les paroles montrent surtout le partage qu’induit une communauté
de vie. Jusqu’au geste du réalisateur, l’un d’entre eux. Ailleurs, on aurait
flouté le visage des « fous » – afin de les protéger. Au contraire, Nazim
Djemaï filme avec insistance, les portraits succèdent aux portraits. Il pose un
cadre unique pour tous : choisir son lieu, livrer son expérience ou se taire.
Débat avec Nazim Djémaï et
Geneviève Carles, réalisateurs
20h/21h : Repas
21h « L’Escale » 100
minutes, Kaveh Bakhtiari
L’escale est l’histoire d’une
rencontre. Celle de son réalisateur, Kaveh Bakhtiari, cinéaste Irano Suisse,
avec son cousin et ses compagnons de route. Des clandestins confinés à Athènes
où ils ont échoués après que leurs passeurs les aient laissés en plan, ils se
terrent dans un sous-sol en cherchant fébrilement le moyen de poursuivre leur
odyssée vers d’autres pays Occidentaux. C’est une immersion dans l’univers de
la clandestinité où s’entremêlent l’espoir, la solidarité, la peur, les rires,
le courage et la dure confrontation à la réalité d’un monde toujours plus
hérissé de murs. L’étiquette de «criminels» qui leur colle à la peau depuis
leur entrée dans l’espace Schengen les blesse et les humilie. Pour eux, pas de
première ou de deuxième classe, seulement la classe «illégaux».
Prix d’entrée libre (à l’appréciation des participants) - l’argent
collecté sert à payer les frais de voyage, hébergement et repas de nos invités,
les droits de projection des films, une partie du travail des uns et des
autres, musiciens et techniciens, les affiches et programmes, etc.
Renseignements : maison.mazel@gmail.com
- 04 66 85 33 33
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