Mardi 27 janvier à Alès
Conférence-débat de Bruno Jaffré sur le Burkina-Faso
Les Amis du Monde Diplomatique organisent une conférence-débat de Bruno
Jaffré :
"Au Burkina-Faso, de la révolution de 1983 à l'insurrection de
2014".
Les Tunisiens ont chassé Ben Ali et on en parle encore. les Burkinabé
ont chassé, au mois d’octobre, Blaise Compaoré. Il y a eu quelques images
passées en boucle sur le moment et
depuis, plus rien. L'Afrique noire n'intéresse pas nos médias. Pourtant ce qui
s'est passé à Ouagadougou et dans de nombreuses régions du Burkina-Faso est
exemplaire. Exemplaire de la volonté d'un peuple exigeant, réuni, organisé, qui
a obtenu après quelques heures de lutte, le départ d'un chef d'État qui,
pendant 27 ans , a servi les gouvernements français et les entreprises
capitalistes de tous bords, opprimé et ruiné son peuple. C'est en 1987 qu'il
est arrivé au pouvoir en faisant assassiner Thomas Sankara et mettre fin à la
révolution à laquelle il avait participé. Ce n'était que le début d'une série
de crimes dont celui du journaliste Norbert Zongo parce qu'il s'intéressait de
trop près aux scandales d'État. Le journaliste Vincent Ouattara a dénombré au
moins 50 morts entre 1987 et 1998. Grâce au clientélisme et à la corruption,
Blaise Compaoré a réussi à être élu et réélu avec un taux d'abstention qui n'a jamais été
inférieur à 70 %.
Mais pendant toute cette période le peuple burkinabé a manifesté
autrement que par les urnes son refus de l’oppression et de la misère. Trois
insurrections populaires successives ont ébranlé le pouvoir avant celle qui
devait être décisive: en 99-2000 après la mort de Zongo, en 2008 contre la vie
chère, en 2011 à la suite de la mort d'un collégien passé à tabac par des
gendarmes.
Depuis le 30 octobre et la fuite de Compaoré sous la protection du
gouvernement français, un pouvoir transitoire a été mis en place qui doit
organiser des élections démocratiques en 2015.
Bruno Jaffré qui viendra nous parler de la situation au Burkina
aujourd'hui, a connu personnellement Thomas Sankara. Il a écrit des livres sur
l'homme et la révolution qui est associée à son nom. Il connaît bien le Burkina
et il est bien placé pour pouvoir analyser l'histoire de l'insurrection de
2014, des rapports de force qui se sont mis en place et des chances pour ce
mouvement populaire d'engendrer une vraie révolution et de se diffuser dans
d'autres pays. Après le "Printemps arabes" pourquoi pas un "
Printemps africain"?
La conférence débat sera précédée de la projection de photos et vidéos
prises fin octobre par un photographe de Ouagadougou, Mickaël Doulson.
Mardi 27 janvier à 20 heures 30 à Alès, salle du Capitole - Entrée libre et gratuite
Pour les AMD: Bernard Souyris
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